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Les ombres de Jim Jarmusch (le spleen en musique) et de Georges Franju (le réalisme fantastique) planent au-dessus de ce film de vampires irano-américain dans lequel une silhouette inquiétante parcourt la ville de Bad City pour régler leur compte à des ordures masculines. D’aucuns pourront lire une métaphore de la société patriarcale iranienne dans cet objet élégant et fétichiste (Amirpour cite beaucoup Sergio Leone). Son atmosphère envoûtante s’inscrit dans une mouvance arty qui rebat plutôt joliment les cartes d’un cinéma indépendant américain légèrement sclérosé.
Toutes les critiques de A Girl Walks Home Alone at Night
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Faisant glisser le spectateur dans une dimension inconnue, désamorçant tous les interdits en Iran pour faire renaître le désir dans une ligne de fuite, "A Girl Walks Home Alone At Night" dérègle les horloges et les repères (...) impose son rythme et soumet son ton comme dans un long rêve flottant.
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"A Girl Walks Home Alone at Night" se finit bien, ce n’est pas grand secret de le dévoiler. Ce qui apparente le film non pas à l’immoralité, que d’aucuns lui reprocheront, pas même à l’amoralité, mais à la quête d'une moralité sociétale entre hommes et femmes.
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Un premier long métrage mystérieux et engagé. La mise en scène, d’une grâce et d’une sensualité infinies, repose sur sa maîtrise du cadre, son sens du détail et sa poésie. Une œuvre surréaliste et graphique, d’une noirceur merveilleuse.
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Cette invraisemblable aventure d’un loser à la James Dean rencontrant une femme vampire dans une ville déserte a un petit côté pop années 1980, rappelant les premiers films de Jarmusch. En un peu plus kitsch et débridé peut-être. Ce petit bijou pop-rock est le plus beau pied de nez possible aux ayatollahs iraniens.
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Graphique et chorégraphique, d'une lenteur planante, le film joue avec nombre de codes, en assumant l'exercice de style. Même si le scénario est un peu mince, on reste captivé par l'atmosphère, les musiques choisies et le mystère entretenu.
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Passé l’effet de surprise d’une ville déserte et l’étrangeté d’une silhouette belphégorienne en cape et voile, le film se vide tranquillement de ses forces dans un joli noir et blanc. Seringues, drogues diverses, chat, posters pop et musique en plateau, la fascination n’opère pourtant pas.
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Belle promesse. Curieux, hypnotique, grinçant, le nouveau né d’Ana Lily Amirpour confirme que les vampires sont, de loin, les êtres les plus romantiques du monde, des amoureux et des esthètes avant tout. Un premier croc qui met en appétit.
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"A Girl Walks Home Alone At Night" nous entraîne ainsi dans un univers parfois déconcertant et inquiétant, mais souvent fascinant, d’une étrange beauté dont on ne peut détourner le regard.