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De l'histoire au titre en passant par le style, Woody  Allen a été contraint de changer à plusieurs reprises son fusil d'épaule.

Woody Allen est bien le roi de la comédie selon la Writers Guild of America qui a propulsé il y a peu Annie Hall sur la plus haute marche du classement des scénarios les plus drôles de tous les temps. Une belle récompense qui vient s'ajouter à la liste déjà longue des prix raflés par ce film couronné de quatre Oscars en 1978 - dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. De quoi rassurer le réalisateur sur le bien-fondé de tous les changements faits sur son projet initial qu'il a co-scénarisé avec Marshall Brickman.

Des coupes dans l'intrigue

Ce film, Woody Allen ne l'imaginait pas au départ comme une comédie truculente sur sa rupture avec Diane Keaton. Si la partie "sentimentale" était bien un des volets de la première version de l'histoire, elle n'était qu'une intrigue secondaire du film. Ce projet devait initialement se focaliser non pas sur le couple d'Alvy et Annie, mais sur la vie et les pensées d'un homme de quarante ans. Chaque facette de ce dernier devait être explorée au cours du film. Ce qui aurait dû donner une suite de séquences romantiques, mystérieuses voire même fantastiques. Un meurtre devait d'ailleurs être un des éléments clé du long-métrage. Mais après l'avoir présenté à l'United Artists pour toucher une subvention, ce dernier a lui-aussi disparu du scénario. Sans pour autant que l'idée soit totalement abandonnée. Cette intrigue a été reprise par les deux scénaristes pour Meurtre mystérieux à Manhattan.

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Le casse-tête du titre

Anhedonia (Anhédonie en VF, un terme qui désigne un symptôme médical qui empêche de ressentir du plaisir même lors de situations jugées plaisantes). C'est ainsi que devait s'appeler ce film sorti en 1977. Mais le choix de Woody Allen n'a pas fait l'unanimité auprès de l'United Artists. Marshall Brickman n'a pas eu plus de succès avec It Had to Be Jew,Me and my Goy and Rollercoaster Named Desire and Me.  Pour trouver un titre plus vendeur, une agence de pub a été appelée à la rescousse sans pour autant convaincre Woody Allen. Ce dernier a donc attendu les projections test pour essayer différents titres dont Alvy et moi avant d'opter pour Annie Hall. Un titre qui fait référence à Diane Keaton. Hall est en effet le vrai nom de famille de la comédienne et Annie n'est autre qu'un de ses surnoms.

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Un changement radical pour Woody Allen

Si Annie Hall est un des plus beaux, et des plus marquants films de Woody Allen, c'est en grande partie car il est un vrai tournant dans la carrière du réalisateur qui se consacrait auparavant à du comique pur. Avec Annie Hall, Woody Allen est allé plus loin que le rire sans le laisser de côté. Il a voulu, à travers ce film, aborder des thèmes plus profonds tout en gardant son humour inimitable, ses influences, son célèbre style, sa volonté de rendre hommage à New York...  Le tout avec une bonne dose de nostalgie et de profondeur qu'il n'avait pas explorés ainsi auparavant. Du pur Woody Allen qui fait rire, qui touche, qui surprend. Un autoportrait brillant et pertinent sur les relations de couple plein d'ironie et si drôle. En clair, un vrai bonheur.

L'histoire d'Annie Hall diffusé ce soir à 20h50 sur Arte :

Alvy Singer est un comique professionnel quadragénaire, célèbre et reconnu dans les rues de New York, mais malheureux en amour. Après deux divorces et de nombreux échecs, il rencontre Annie Hall, une chanteuse qui bouleverse sa vie. Seulement, pessimiste invétéré, Alvy provoque des discussions métaphysiques sans fin, débattant de la mort et des difficultés des relations humaines. Mais Annie, bien qu'attentive, songe d'abord à sa carrière et envisage de s'établir sur la Cote Ouest...

La bande annonce du film : 


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