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Ce devait être un week- end tranquille. Une partie de golf comme ils ont l’habitude d’en jouer réunissant une prof de yoga, son mari et l’associé de ce dernier dans une entreprise de résidences pour personnes âgées qui va être soudain perturbé par l’arrivée d’un quatrième homme. Un mystérieux inconnu au charisme singulier tout sauf là par hasard dont on va peu découvrir le pourquoi de la présence et qui va confronter le trio à des vérités enfouis dont le surgissement ne sera pas sans dommage. La belle idée du québécois Louis Godbout est de faire de ses Tricheurs un drôle de huis clos à ciel ouvert avec des personnages prisonniers de ce green de golf paradisiaque où les règlements de compte en cascade vont occuper l’espace et se cogner à des murs invisibles. Fable noire et grinçante autour des apparences qu’on se donne pour briller aux yeux de tous, ce film souffre cependant de soucis de rythme ou d’une gestion pas toujours maîtrisée de l’absurde et du comique de répétition (toutes les scènes avec le surveillant du club, Bavarois en culotte courte obsédé par les règles et l’autorité…). Mais l’interprétation de Christine Beaulieu, sa capacité à distiller de la folie douce à son personnage de prof de yoga gomme nombre de ces défauts.