Toutes les critiques de Brothers

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Après Open Hearts (03), Suzanne Bier creuse de nouveau la question du fragile équilibre amoureux dès lors qu'il est confronté au pire. relativement prévisible, le scénario ménage néanmoins quelques scènes d'une intensité rare, où la fragilité de Connie Nielsen s'oppose à l'explosivité d'Ulrich Thomsen, dans un rôle de détonateur similaire à celui qu'il tenait dans Festen.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Un petit goût de Festen et surtout une saveur de grand film : Brothers s'assurera sans doute une place dans notre Top Ten 2006. Fin, fort, franc, ce film danois nous met une grande claque. Un moyen fort efficace pour se réveiller au sortir de l'hiver.
    Au Danemark, de nos jours. Michael, la quarantaine. Blond, le regard perçant, marié, deux petites filles, à l'aise dans son treillis de capitaine. Bientôt, l'Afghanistan. Jannik, un brin plus jeune, sort de prison. Lui est brun, pas aussi propre, l'esprit moins rangé. Pourtant ils sont frères. Sarah, si belle, mère aimante et femme compréhensive, s'apprête à laisser filer son mari à la guerre. Le laisser filer, oui. Peut-être pour de bon. Et s'il ne revenait pas ? Et si sa place, une fois vacante, tendait les bras à son jeune frère ?Vive le cinéma danois...
    Et vive Susanne Bier ! La réalisatrice danoise nous offre un film magnifique, tout en nuances et en retenue, qu'elle mène avec une finesse rare. Devant la caméra, pour ne rien gâcher, le trio principal - Ulrich Thomsen (Festen de Thomas Vinterberg), Nikolaj Lie Kaas (Les idiots de Lars Von trier), et Connie Nielsen (Gladiator de Ridley Scott, ici dans sa langue maternelle) - livrent des performances d'une égale justesse, à l'instar des autres comédiens du film. Ces trois noms sont à retenir. Sans fard, ils évitent le pathos, caressent l'intime, s'approprient l'histoire.Inutile de chercher les clichés, il n'y en a pas. Rien de convenu ou d'attendu, ni dans le scénario, ni dans la mise en scène. Juste une vérité brute qui s'impose à travers les plus petites choses, une ambiance née de demi-mots. Par des jeux de regards, des gestes qui dérapent, la narration se construit. Au plus près des visages, la caméra évolue avec les personnages, scrute leur intériorité, suit leurs mouvements comme leurs coups d'oeil : aussitôt, l'identification, bien qu'à plusieurs voix, fonctionne.Vraies questions
    On a beau être en pays scandinave, oubliez le lissage ou la déco Ikea. Sur l'écran, c'est un quotidien, simple, qui s'écoule. Simple, mais marqué par un questionnement profond. Comment les événements internationaux peuvent frapper les vies au plan individuel et familial ? Comment se réapproprier sa vie après un traumatisme ? La guerre, l'animalité de l'homme poussé à son extrême, la famille, l'amour, le désir latent, la violence... Autant de thèmes qui affleurent, sont questionnés, entremêlés avec intelligence, sondés avec insistance.Prix du public au festival de Sundance en 2005, prix d'interprétation pour Connie Nielsen et Ulrich Thomsen au festival de San Sebastian en 2004, le film a pris son temps pour atteindre nos salles. Maintenant qu'il y est, une seule recommandation : surtout, ne pas le louper.Brothers
    Un film de Susanne Bier
    Danemark, 1h50
    Avec Connie Nielson, Ulrich Thomsen, Nikolaj Lie Kaas...
    Sortie en salles France: 8 février 2006[Illustrations : © Zentropa Entertainments]
    Sur le web :
    - Le site du film