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Le nouveau puzzle sériel de l'équipe de The Slap. 

En 2011, la mini-série australienne The Slap avait marqué les esprits (et convaincu NBC d’en tirer un remake), en racontant comment une gifle donnée à un enfant lors d’un goûter d’anniversaire provoquait un séisme émotionnel au sein d’un groupe de parents et d’amis. Chaque épisode était consacré à un personnage différent, donnant son point de vue sur l’affaire. Dans Seven Types of Ambiguity, en compétition au festival Séries Mania (et dont la diffusion vient de commencer en Australie), le producteur Tony Ayres reprend à nouveau ce type de structure à la Rashômon. De loin, ça pourrait ressembler à une recette un peu facile, d’autant que ce genre de mode de narration est loin d’être neuf (le chef-d’œuvre du genre, le polar Boomtown, a déjà quinze ans) et a récemment été porté à un haut degré de sophistication par une série comme The Affair. Mais l’argument policier au cœur de Seven Types of Ambiguity est suffisamment accrocheur pour qu’on excuse ce genre de ficelles scénaristiques sans doute un peu trop grosses pour être honnêtes.

L’intrigue tourne autour de la disparition d’un garçon de sept ans à la sortie de l’école. L’enfant est vite retrouvé, sain et sauf, mais le mystère va subsister sur les motivations du ravisseur et ses liens avec la famille de la victime. Très efficace, tendu et nerveux, le premier épisode agrippe immédiatement le spectateur, d’autant plus qu’il est porté par l’excellent Alex Dimitriades (repéré dans The Slap). En ralentissant le rythme, en mettant la pédale douce sur le suspense, le deuxième épisode (il n’y en avait que deux montrés à Séries Mania, sur six en tout) brouille un peu les pistes. Consacré au psy du ravisseur (Hugo Weaving), il dévoile sans doute mieux le vrai projet de la série : proposer en une cinquantaine de minutes élégamment mises en scène des études psychologisantes d’êtres humains mal dans leur peau (ici, en l’occurrence, un gentil quinqua en instance de divorce). Où l’on retrouve la déjà fâcheuse tendance de The Slap à la dissertation sociologique dopée au sentimentalisme. Mais, en l’état, difficile de se prononcer… Avec ce genre de show rashômonien, on sait bien qu’il faut avoir patiemment soupesé toutes les pièces pour avoir une idée précise de ce que le puzzle veut nous raconter.