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Angelina Jolie était à Paris hier pour présenter son premier film en tant que réalisatrice, Au pays du sang et du miel. L’occasion pour Nikos Aliagas de lui poser quelques questions diffusées ce matin sur Europe 1.  par Europe1frA une semaine des Oscars, Nikos Aliagas a rencontré Angelina Jolie pour une interview diffusée aujourd'hui dans la matinale de Bruce Toussaint sur Europe 1. Le journaliste a profité de sa présence à Paris hier soir pour lui demander ce qu’elle avait pensé du film français The Artist et de son interprète Jean Dujardin, nommé avec son compagnon Brad Pitt dans la catégorie meilleur acteur. "Je sais que Brad est simplement honoré d’être accompagné de gens qu’il respecte (aux Oscars). Nous avons tous les deux beaucoup aimé The Artist, et c’est vrai que nous avons eu la possibilité de rencontrer (Jean Dujardin) lors des différentes fêtes organisées. C’est très agréable de pouvoir se faire de nouveaux amis lors de ces cérémonies de récompenses. Nous avons fait connaissance avec sa famille et nous espérons pouvoir les retrouver sur un projet", a confié l’actrice américaine de 36 ans.En mission depuis 10 ans pour l'ONUDe passage à Paris pour présenter son film Au pays du sang et du miel, un drame amoureux sous fond de guerre en ex-Yougoslavie qui sortira en France le 22 février 2012, Angelina Jolie est revenue sur son rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) : "Je suis heureuse d’avoir eu cette possibilité dans ma vie de voyager dans le monde. J’ai ressenti que mon éducation face au monde était très limitée. C’est vrai qu’en tant qu’adulte, j’ai pu voyager ces dix dernières années et rencontrer des gens qui ont survécu à des conflits, qui sont des réfugiés, et ce sont des gens qui m’inspirent. Je pense que toute personne saine doit avoir cette conscience. Si vous voyez ce qui se passe dans le monde, bien évidemment vous serez émus, vous serez fâchés face à cette injustice."Elle confie avoir déjà eu très peur pour sa vie, lorsqu’elle était en mission au Sierra Leone par exemple, où elle se souvient avoir été "effrayée" à un check-point où un convoi de 300 personnes la suivait. "J’ai été dans d’autres endroits où on m’a cachée dans un coin parce qu’on cherchait mon passeport. Il y a eu des moments où j’en ai pris conscience parce qu’on m’a dit : ‘allez, mets-toi ce gilet par balle, mets ton casque et cache toi derrière ce sac de sable… Quel est ton groupe sangin ?’." "Là on se rend compte de ce qui se passe. On se dit : ‘Mince, ce n’est pas un film, c’est ma vie, et c’est un vrai pistolet, et c’est une situation réelle.’", témoigne l’héroïne de Lara Croft : Tomb Raider.Elle ajoute : "Je suis une mère, j’ai six enfants, mais j’ai toujours à l’esprit que je fais partie de ces minorités qui ont beaucoup de chance, et qui peuvent partir d’une zone de conflit, sortir d’un camp de réfugiés et rentrer chez eux. La moindre des choses que je puisse faire c’est montrer ce qui se passe parce que ces gens ne peuvent pas partir comme moi."Un film de guerre au plus près de la réalitéC’est pourquoi elle n’a pas eu peur de montrer des scènes de violence dans son film, qu’elle voit comme "une interprétation artistique des événements", "une métaphore" permettant de "montrer ce qui s’est passé, les divisions qui ont eu lieu dans ce pays et qui empêchent un couple de se former." Elle explique ne pas être "à l’aise avec des films qui portent sur la guerre et qui ne sont pas ce qu’ils devraient être." "Je pense qu’ils devraient être difficiles à regarder, précise-t-elle. Ce sont des horreurs, des crimes de guerre. Il y a même des scènes qui étaient encore plus sanguinaires et violentes et que nous avons coupées au montage. Je ne veux pas montrer de la violence gratuite. Je veux simplement montrer ce qu’était vraiment cette guerre."Consciente que le thème de son film "reste un sujet extrêmement sensible, surtout dans cette région", elle raconte que lorsqu’elle l’a présenté à Sarajevo la veille, "ça s’est très bien passé". Aujourd’hui, c’est à Zagreb que sera projeté Au pays du sang et du miel, et Angie reste confiante : "Je pense que ce sera la même chose à Zagreb. Il y a de l’humanité des deux côtés, mais je crois que ce sera très difficile à regarder pour tous car c’est un moment extrêmement difficile dans l’Histoire et beaucoup de gens regrettent ce qui s’est passé."Humaine et engagée, Angelina Jolie s’apprête à réaliser son deuxième film en Afghanistan. Et même si elle a répondu à Nikos Aliagas qu’elle ne se voyait pas avoir les épaules pour faire un jour de la politique, elle s’engage à son niveau, celui d’une artiste internationale, pour parler des causes qui lui tiennent à cœur. Bravo !La bande-annonce de Au pays du sang et du miel