Je Pense À Vous

D’une intrigue aux prémices vaudevillesques et parisianistes, le cinéaste de Rien sur Robert glisse vers une farce fantastique où le bois de Vincennes prend des allures de forêt maléfique..(…) Dans Je pense à vous, comme toujours chez Bonitzer, chacun semble avancer à l’aveuglette. Chacun prononce des paroles qui tuent. Les objets se trompent de destinataires. Les protagonistes se trompent tout court, y compris sur eux-mêmes et sur les autres. (…) Charles Berling, Worms diabolique, plante ses banderilles avec délectation. Édouard Baer, débarrassé de son dilettantisme, se situe plus que jamais entre gravité et drôlerie. Marina de Van donne par ses seules apparitions une définition au mot «inquiétant». (…) Bonitzer fait décidément des films aussi passionnants qu’érudits. Miracle: ils n’appartiennent qu’à lui.

Cette comédie aussi exaspérante qu’amusante, marquée par son fort accent germanopratin, nous entraîne dans un chassé-croisé sentimental où coups de cœur et coups bas sont servis comme des petits fours.