Incassable : la filmo interdite de M. Night Shyamalan

Incassable : la filmo interdite de M. Night Shyamalan

4/ Son second film, Wide Awake

Le premier avait floppé dur, mais s?était quand même offert le prix de la meilleure première oeuvre décernée par l? AFI (American Film Insititute, pas n?importe quel assoc? donc...), celui-là bidera encore plus sévère et repartira bredouille partout où il passera. Réalisé en 95, Wide Awake restera trois ans dans les placards de Miramax (malgré un casting de gueules connues: Dennis Leary, Rosie O?Donnel, Robert Loggia) avant qu?il ne sorte en catimini et que personne ne daigne le voir en salles. Une pure trajectoire de film maudit donc, pour une oeuvre scotchante, violemment prosélyte, et pourtant très émouvante (le dernier plan vous fera chialer, c?est sûr). Au final un étrange mélo illuminé, où un petit garçon se dit qu?il doit trouver Dieu pour renouer le contact avec son grand-père adoré et décédé, qui se pense d?abord comme un objet dialectique, avant que son twist final (et oui déjà...) n?en fasse un pur tract de propagande catho. Mais puisqu?effectivement on ne peut pas s?empêcher de pleurer à la fin, c?est que le mec aux manettes doit être in fine un manipulateur assez doué... Son film suivant, le prouvera pour de bon, cette fois aux yeux du monde entier.

3/ Son premier film, Praying with Anger

1992, premier long, une indépendanterie sur un indien né aux USA et revenant pour un an dans son pays d?origine, dans le cadre d?un programme universitaire. Manoj s?offre le premier rôle, et le carton ?written, directed and produced by? sur le -sublime - générique d?ouverture. Le génie formel est déja là, intact, stupéfiant d?aisance, de maîtrise et d?inventivité. Reste que le script s?avère pénible, surtout lorsqu?il s?agit d?aborder le choc des cultures sous un angle poussant la naïveté dans ses derniers retranchements (?Vous êtes amis avec <strong>Michael Jackson</strong>??, la question running-gag du film, posé par chaque ?local? au héros), ou de sortir du sentier un peu trop balisé du récit d?apprentissage old school (on peut facilement anticiper l?arrivée de chaque scène avec 10 bonnes minutes d?avance). N?empêche, le film contient quasiment toutes les germes d?un cinéaste pas encore arrivé à maturation, et s?avère du coup véritablement passionnant d?un point de vue, dirons-nous, historique.