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Arnold Schwarzenegger : ce qu'il faut retenir de son autobiographie

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La superstar hollywoodienne Arnold Schwarzenegger, 65 ans, a décidé de partager avec le monde entier son existence romanesque à travers son autobiographie, sobrement intitulée Total Recall : L'incroyable et véridique histoire de ma vie, et sortie en France la semaine dernière aux éditions Presses de la Cité.Ainsi, avec beaucoup de simplicité et un peu d'humour, le sympathique Arnold revient sur son "incroyable" vie, qui l'a vu naître en Autriche, devenir l'homme le plus fort du monde (il a soulevé de la fonte et bouffé des protéines pour triompher cinq fois au concours de Mister Univers), puis traverser l'Atlantique pour incarner la plus grande star d'Hollywood (Conan, Terminator, Jumeaux, True Lies), avant de devenir l'homme le plus puissant de Californie (Gouverneur de la septième puissance économique mondiale marié à Maria Shriver, la nièce de JFK).Pendant près de sept cents pages attisant et comblant l'ego surdimensionné de la star (on peut lire par exemple "La naissance de nos filles est survenue pile au moment où ma carrière cinématographique atteignait la stratosphère"), cette autobiographie qui se lit comme un roman propose donc de revivre ce parcours digne du plus flamboyant American Dream.Dédié à sa famille, ce livre est composé de trente chapitres faisant tous l'éloge d'Arnold et intitulés par exemple "Se bâtir un corps" (qui revient sur ses années de culturisme), "Une fille de rêve" (qui narre sa rencontre avec Maria Shriver), "Mariage et tournages" (qui dépeint sa période faste entre vie sentimentale équilibrée et succès hollywoodiens), "La vraie vie d'un Gouvernator" (qui retrace son parcours politique), "Le Secret" (qui lève le voile sur sa relation adultérine et évoque son fils caché), ou encore "Les règles d'Arnold" (qui permet aux lecteurs de prendre exemple sur la réussite de son auteur).Révélant l'origine misérable de sa success story comme pour mettre en valeur la force de caractère qui le fera s'en sortir et réussir, Arnold démarre son autobiographie par "Je suis né une année de famine", et se conclut six cents cinquante et une pages plus tard par "Que chacun garde sa faim !". Entre ces deux "parenthèses culinaires", la star se livre, se raconte et lâche quelques anecdotes méconnues.Ainsi, concernant son enfance en Autriche, il confie à propos de son père : "Il traînait dehors jusqu’à 2, 3, voire 4 heures du matin. Il aimait boire à la Gasthaus, où il avait sa table, en compagnie de gens du cru, parmi lesquels se trouvaient souvent le prêtre, le proviseur et le maire. Réveillés par le bruit, nous l’entendions cogner partout dans des accès de rage et hurler sur maman. Mais sa colère ne durait jamais très longtemps et, en règle générale, le lendemain il se montrait doux et affable et nous invitait à déjeuner ou nous offrait des cadeaux pour se faire pardonner."Plus tard dans le récit, arrivé aux États-Unis avec la réputation d'homme le plus fort du monde, il cabotine lorsqu'il évoque sa première rencontre avec sa future femme, Maria Shriver, dont il est aujourd'hui divorcé : "Et Maria nous a rejoints. Elle portait une très belle tenue, à la fois élégante et décontractée. On aurait dit qu'elle était la reine de la soirée. Elle était drôle et aimait rire. Un peu plus tard, j'ai fait la connaissance de Eunice Kennedy Shriver, la mère de Maria. Les premiers mots que j'ai laissés échapper ont été : "Votre fille a un cul splendide." J'aimais bien dire des énormités, mais Eunice n'a même pas bronché. Maria m'a invité à m'asseoir à sa table pour le dîner. Après, on a dansé ensemble. Je pensais : Wouah, cette fille est totalement dans mon style."Ce ton décalé, cette existence mise en scène, accentuent le côté entertainer permanent du colosse autrichien et le reste du livre apporte page après page toutes les pierres nécessaires à édifier le mythe.Après cette rencontre avec Maria à la fin des années 70, Arnold n'a alors qu'une obsession : percer à Hollywood et devenir l'un des acteurs à un million de dollars de cachet.Et si un premier agent lui déclare : "Votre accent fait peur aux gens, vous êtes trop grand pour jouer dans des films et votre nom ne tient pas sur l'affiche", Arnold et son physique hors-norme fascinent certains décideurs hollywoodiens, et, après quelques apparitions dans des films oubliables, il se retrouve propulser en tête d'affiche de Conan le Barbare, de John Milius. Mais, même lié contractuellement au projet (depuis l'écriture du scénario d'Oliver Stone), Arnold avait failli passer à la trappe quand le légendaire Dino de Laurentiis arriva sur la production pour financer le film :"De Laurentiis me méprisait depuis le jour de notre première rencontre. J'avais beau être sous contrat, il voulait se débarrasser de moi. Il disait à John Milius : "Je n'aime pas le Schwarzenegger, c'est un nazi." Heureusement pour moi, John avait décidé que ce serait moi et personne d'autre." Ainsi, Arnold confie : "A Hollywood, on enchaîne les refus, et le coup peut être terrible d'un point de vue psychologique. Après, on rentre chez soi, humilié parce qu'on a échoué. C'est pour cela qu'il y a tant d'actrices et d'acteurs qui sombrent dans la drogue. J'avais eu la chance de pouvoir éviter ce genre de désespoir et maintenant, je faisais partie des élus. On m'avait choisi."Par la suite, Arnold accumule les souvenirs de sa vie personnelle d'un intérêt relatif et les anecdotes de tournages, comme ce portrait du tyrannique James Cameron à l'époque du premier Terminator : "Il connaissait chaque membre de l'équipe par son nom et il valait mieux ne pas le faire chier ou essayer de tricher. Il se mettait à crier sur le gars qui faisait mal son boulot, lui infligeant une humiliation en public." Ou cet échange entre l'acteur et le cinéaste sur ce qui deviendra LA réplique culte de la carrière de Schwarzie : "Je tenais à dire "I WILL be back". Je trouvais que ça faisait plus machine, plus menaçant, que "I'll be back". J'insistais. Et pour que Jim pige le problème, j'ai répété "I'll, I'll, I'll, : ça ne fait pas viril !" Il m'a regardé comme si j'étais devenu dingue : "On en reste à I'll be back", m'a-t-il dit. Et comme je ne voulais rien lâcher, Jim a fini par hurler : "Ça suffit maintenant ! Je ne te dis pas comment jouer, alors tu ne me dis pas comment écrire !" Et on a tourné ce qui était écrit."En ce qui concerne les éventuels scoops dévoilés par le livre, on se contentera de ses infidélités qu'il évoque sans langue de bois, notamment pendant la production de Kalidor, juste avant la sortie de Terminator : "Pendant le tournage, j'ai eu une aventure avec Brigitte Nielsen. Nous avons voyagé pendant deux semaines en Europe avant de repartir chacun de notre côté. Je suis rentré chez moi persuadé que c'était fini. Mais en janvier, elle m'a annoncé qu'elle voulait une liaison durable avec moi. Une conversation sérieuse était nécessaire : "Gitte, toi et moi, c'était pendant le tournage. C'était bien, mais ce n'était pas du sérieux. Je suis déjà dans une relation avec la femme que j'ai l'intention d'épouser." Elle n'était pas ravie, mais elle a fait avec. Quelques mois plus tard, elle a rencontré Sylvester Stallone et ça a été le coup de foudre."Mais c'est surtout la désormais célèbre histoire adultérine qui était attendue dans ce récit. Celle qui l'a vu faire un enfant à la femme de ménage qui vivait à domicile, et dont la révélation l'année dernière a fait exploser le foyer qu'Arnold formait avec sa femme Maria et leurs quatre enfants : "Je me suis tourné vers Maria et lui ai dit : "L'enfant de Mildred est de moi. C'est arrivé il y a quatorze ans. Je ne l'ai pas su tout de suite, mais je suis au courant depuis quelques années." J'ai tout déballé. C'était arrivé en 1996, alors que Maria et les enfants étaient en vacances et que je finissais le tournage de Batman et Robin. Mildred travaillait chez nous depuis cinq ans, et on s'est soudain retrouvés seuls dans la chambre d'amis. Au mois d'août suivant, quand Mildred a accouché, elle a prénommé le bébé Joseph et déclaré que le père était son mari." Et si depuis l'éclatement de l'affaire en 2011 le couple s'est séparé, Arnold espère toujours un retour de Maria : "Le divorce est en cours, mais je caresse toujours l'espoir qu'un jour Maria et moi redeviendrons mari et femme, et formerons à nouveau une famille avec nos enfants", avant de conclure cet épisode par un touchant "J'aime toujours Maria".Au final, on retiendra de cette autobiographie sympathique le narcissisme omniprésent dont la star fait preuve pour conter son parcours, il est vrai, hors du commun. Homme le plus fort du monde, homme le plus bankable d'Hollywood, homme le plus puissant de Californie. Une évolution incroyable à la force du caractère, et un peu à la chance des rencontres. Mais homme avant tout. En achevant son livre avec son divorce, Schwarzie insuffle un peu d'humanité à celui que l'on aurait sinon vraiment considéré comme une machine.Total Recall, l'incroyable et véridique histoire de ma vie, d'Arnold Schwarzenegger, aux éditions Presses de la Cité, disponible.