Brad Pitt Ad Astra
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L’acteur ne prête pas attention aux chiffres des films dans lesquels il joue ou qu’il a produits : l’important pour lui, c’est qu’on en parle encore dans dix ou vingt ans.

La présence de Brad Pitt sur les grands écrans semble omniprésente cet été. Once upon a time… in Hollywood n’en est qu’à un mois de diffusion que déjà Ad Astra a commencé ses projections, transportant ses spectateurs en orbite dans une odyssée interstellaire. Aux États-Unis, le film de James Gray est attendu pour le vendredi 20 septembre et déjà les analystes ont donné leurs estimations selon IndieWire : ce premier week-end rapportera entre 18 et 20 millions de dollars. Un beau chiffre pour un film dont la production aura demandé plus de 80 millions de dollars, soutenue en partie par la société de production appartenant à Pitt, Plan B.

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Il est justement devenu très fréquent de prévoir le succès et la légitimité d’une œuvre en fonction de son démarrage. Surtout à une période où une des sociétés les plus imposantes dans le marché, Disney, a annoncé que seuls les plus gros films méritaient leur place dans les salles : les studios de Mickey diffuseront le reste de leurs créations sur des plateformes de SVOD. Juger un long-métrage en fonction de ses chiffres est néanmoins une erreur, selon Brad Pitt. Lui privilégie la longévité de l’art plutôt qu’un bref succès. Comme il l’explique à GQ, ses films préférés, il les a découverts sur le tard : "Eh bien, pour les financiers, qu'il s’agisse d’un gros film ou d’un indépendant, tout tournera autour de l’argent. Et pour la plupart de nos films, et je considère ça comme une erreur, la qualité est évaluée selon le démarrage au box-office. Dès le premier week-end, on vous dira si c'est un succès ou un échec. Moi, toutes mes œuvres préférées, je ne les ai vues qu’après coup."

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Brad Pitt n’est pas étranger aux échecs commerciaux au démarrage : L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et Fight Club n’avaient clairement pas fait l’unanimité à leurs premières séances. Pourtant les deux sont devenus cultes et figurent parmi les meilleures performances de l’acteur. "Quand je regarde le film, je m’interroge sur plusieurs points," reprend-il. "Est-ce qu’il parlera toujours aux gens dans dix ou vingt ans ? Est-ce qu’il marchera toujours aussi bien ? Est-ce qu’on parlera encore de lui ? L’Histoire regorge de films que nous aimons aujourd’hui et qui ont pourtant été de gros échecs à leur démarrage. Mais on les voit après, on les déterre et on les apprécie à leur juste valeur." L’acteur ne prêtera donc pas attention aux premiers chiffres de son film - qui a pourtant fait un carton lors de son premier jour en France avec plus de 46 000 entrées, battant haut la main les records du réalisateur James Gray. Il s’intéressera aux critiques dans une décennie, d’ici-là, le star gardera la tête à la fois dans les étoiles et sur les épaules.

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