Paul

Avec Paul, l'audace a disparu pour céder à un éloge opportuniste de la culture geek, devenue un phénomène de masse depuis l'avènement de George Lucas et Steven Spielberg. A force de tourner en boucle, les histoires d'extra-terrestres finissent par devenir insipides, même agrémentées d'humour anglais... Un bon esprit flotte peut-être, mais il n'arrive pas à faire oublier les exténuantes références à Spielberg.

Paranoïa, intégrisme religieux, secrets d'état parsèment, sans en avoir l'air, l'intrigue de Paul : reflet des Etat-Unis de Wikileaks et de Sarah Palin. Le tout mené dans course aux gags. C'est beaux de rire parfois.

Chapoté par le tandem comique Simon Pegg/Nick Frost, responsable des parodies Shaun of the Dead et Hot Fuzz, le nouveau film de Greg Mottola est un sympathique buddy movie du troisième type, décevant pour qui a vu SuperGrave et Adventureland mais drôle, tendre et déconneur.

Bourré de gags et clins d'oeil au genre, voilà un pur ovni jubilatoire.

Deux amateurs de science-fiction anglais rencontrent un petit extraterrestre en fuite, échappé d'un laboratoire ultrasecret où il était question de lui faire subir un sort funeste. L'alien est arrogant, grande gueule, fume comme un pompier et jure comme un charretier. Le film joue un moment la carte du comique régressif, mais sa force burlesque s'essouffle.

Les Anglais Simon Pegg et Nick Frost, auteurs et acteurs du cultissime "Shaun of The Dead", passent à Hollywood sans se renier. Si ce road-movie, qu’ils ont écrit et interprété, sur la cavale de deux nerds britanniques et d’un alien bambocheur sur les routes de l’Amérique redneck, est plus formaté que leurs précédentes œuvres (la série "Spaced", "Hot Fuzz", il demeure un hommage aussi tendre qu’amusant aux films de SF de Spielberg et à cette culture geek dont ils sont parmi les talentueux porte-drapeaux.

Une comédie spéciale « geek » pleine d'allusions à Star Trek, ET, Star Wars interprétée par Simon Pegg et Nick Frost, l'irrésistible duo de Shaun of the Dead

Même si le film reste très drôle, Paul est une déception. (...) le point le plus faible du film, son aspect archi conventionnel et son absence de surprises. (...) Grâce aux comédiens, les aventures de Paul, même convenues se suivront sans déplaisir.

Déception, pour qui se faisait une joie de retrouver ici au générique le nom de Gregg Mottola, après "Supergrave" et "Adventureland" : avec "Paul", s’étend surtout le terrain de jeu du duo britannique formé par Simon Pegg et Nick Frost, autrement dit un terrain nettement moins délicat, un terrain plus vain et usant, surtout.