Toutes les critiques de Le vent de la liberté

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Nous sommes en 1979. Deux familles d’Allemagne de l’Est rêvent de passer à l’Ouest et décident, pour cela, de construire une montgolfière, de repérer la nuit avec des vents porteurs et de survoler la frontière pour retomber de l’autre côté. Michael « Bully » Herbig (qui détient avec Qui peut sauver le Far West ? le record pour un film allemand au box-office de son pays) n’a pas inventé ce scénario en apparence abracadabrantesque. Les familles Strelzyk et Wetzel ont bel et bien entrepris cette singulière expédition la nuit du 16 septembre 1979. Leur épopée a même inspiré en 1982 un film à Hollywood : La Nuit de l’évasion de Delbert Mann (Marty). En signant ce remake, Michael Herbig se réapproprie un pan de l’histoire de son pays. Et il le fait habilement sans chercher à créer un vrai-faux suspense sur son dénouement qu’il sait connu du plus grand nombre. Ce qui l’intéresse ici, c’est le récit de cette atmosphère particulière qui régnait en RDA, où chaque voisin était un indic possible de la Stasi et où chaque geste sortant trop des habitudes devenait suspect. Herbig rend hommage au geste insensé de ces messieurs et mesdames Tout-le-monde avides de liberté. Il ne cherche jamais à les héroïser artificiellement, tout en distillant finement du romanesque dans l’élaboration de leur coup d’éclat. À l’image de l’histoire d’amour entre un fils d’une des familles et la fille d’un dignitaire de la Stasi qu’il aimerait emmener de l’autre côté du mur, mais à qui il doit évidemment taire ce qui se trame. Du cinéma populaire de belle tenue.