Nom de naissance Putman
Genre Femme
Profession(s) Styliste
Avis

Biographie

Andrée Putman est une architecte d’intérieur et designer française née le 23 décembre 1925 à Paris et décédée le 19 janvier 2013 à 87 ans. Célèbre pour ses aménagements sobres, épurés et raffinés - en particulier son utilisation du damier noir et blanc - elle est certainement l'une des designer les plus renommée de l'Hexagone.C'est dans une riche famille bourgeoise qu'Andrée voit le jour pendant l'entre-deux-guerres. Son grand-père paternel, Edouard Aynard, est en effet le fondateur de la banque Maison Aynard et Fils tandis que sa grand-mère paternel, Rose de Montgolfier, est la descendente des célèbres frères Montgolfier, inventeur du ballon à air chaud auquel ils ont donné leur nom.Mais si ses grands-parents font partie de la haute société, ses parents, de leur côté, s'émancipent quelque peu de ce carcan bourgeois. Son père, bien que diplômé de l'Ecole Normale et voué à une belle carrière, fait vœu d'austérité et de réclusion en réaction à son milieu d'origine et sa mère, concertiste, se persuade d'être "une immense artiste sans scène".Andrée passe néanmoins son enfance dans le très chic VIème arrondissement parisien, rue des Grands-Augustins, dans le quartier Odéon/Saint-Michel. L'été, elle se rend régulièrement à l'Abbaye de Fontenay, anciens ateliers des frères Montgolfier. Un lieu qui nourrira nombreuses de ses réalisations futures.Débuts en musiqueMais sa rencontre avec le monde de l'art, Andrée l'effectue à travers la musique, une passion que lui a transmise sa mère. Elle pratique assidûment le piano mais nombreux sont ceux qui disent que ses mains ne lui permettront jamais de devenir une virtuose. Elle s'oriente alors vers la composition qu'elle étudie au Conservatoire de Paris. Mais sans le savoir, Francis Poulenc, en lui remettant le Premier Prix d'Harmonie du Conservatoire, va la décourager en lui expliquant qu'elle a encore de longues années de travail avant de pouvoir prétendre à devenir compositrice. Elle se détourne alors de la musique.Mais à cette période, Andrée Putman a failli trouver la mort, à à peine vingt ans, dans un grave accident de vélo. Sa décision d'abandonner la musique est aussi mal comprise par sa famille. "Que peut-on faire quand on n’a pas été à l’école, qu’on est musicien et qu’on a arrêté la musique" demande-t-elle à sa grand-mère, alors présidente du prix Fémina. "Grouillot" lui répond cette dernière, qui lui trouve alors une place de coursier pour le magazine Femina. Elle collabore également avec les magazines Elle et L'Oeil, revue artistique qui lui permet de fréquenter de nombreux artistes.Dans l'ombre des artistesAinsi, durant les années 1950 elle reste dans l'ombre des artistes qu'elle fréquente, préférant dénicher le talent des autres plutôt que de faire éclore le sien. C'est à la fin des années 1950, après son mariage avec le collectionneur, éditeur et critique d'art Jacques Putman qu'elle va enfin s'affirmer en tant que designer. Grâce à son mari, avec qui elle aura deux enfants : Cyrille et Olivia, elle fréquente des artistes comme Pierre Alechinsky, Bram Van Velde, Alberto Giacometti ou encore Niki de Saint Phalle qui la convainquent de se lancer dans une carrière de styliste.En 1958, elle devient donc styliste pour les magasins Prisunic. Par la suite, elle s'illustre dans l'agence Mafia, mais il lui faut attendre sa rencontre avec Didier Grumbach pour que sa carrière soit définitivement lancée. En 1971, elle fonde avec Grumbach l'agence de style Créateurs et Industriels. Par l'intermédiaire de cette agence elle continue de révéler de nombreux talents comme Jean-Charles de Castelbajac, Issey Miyake ou encore Thierry Mugler.Le grand EcartMais à la fin des années 1970 l'agence Créateurs et Industriels fait faillite. A la même période Andrée divorce et ressent un sentiment de vide. Son ami Michel Guy la pousse alors à fonder sa propre agence, Ecart, en 1978. Cette fois, elle s’intéresse au mobilier et délaisse quelque peu l'univers du textile. Elle ressuscite dans un premier temps les créations oubliées des créateurs René Herbst, Jean-Michel Frank, Antoni Gaudi ou encore Eileen Gray et se créé un catalogue qui rencontre très vite un immense succès.En 1984, l'Hôtel Morgans de New-York décide de lui demander de réaménager ses chambres. Le rendu, sobre et sophistiqué, la propulse en tête des meilleurs designers d'intérieur. Durant les années 1980 elle s’attelle alors à de nombreux projets, au Japon, en Allemagne, en France. Elle aménage des hôtels, des boutiques pour Balenciaga ou Lagarfeld, des ministères, notamment celui de la Culture, des musées comme le musée d'art contemporain de Bordeaux. Son style se caractérise alors par des lignes épurées, des espaces ouverts, des couleurs sobres et une omniprésence de la lumière. D'une certaine manière, elle est l'inventrice du loft mais ce qui marque le plus dans le travail d'Andrée Putman, c'est son damier noir et blanc, décliné sous toutes les formes, et qui devient sa signature. Un départ en douceurEn 1997, elle créé le Studio Putman, spécialisé en architecture d'intérieure, en design et en scénographie. Continuant à travailler comme designer pour différentes marques - Louis Vuitton, Veuve Clicquot, ... - elle prépare également sa succession. Elle forme alors sa fille Olivia au métier, afin de lui laisser les rênes du Studio Putman. C'est en 2007, à l'âge de 82 ans, qu'Andrée Putman abandonne la direction de son agence au profit de sa fille. Néanmoins, Andrée continue de travailler pour son agence, jusqu'a son décès, survenu le 19 janvier 2013. Elle avait 87 ans.

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