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Après une mise en route laborieuse, la lumière s'allume enfin chez nos quatre héros.

La phase 1 de la franchise Marvel sur Netflix est désormais terminée. Un peu plus de deux ans après les premiers pas de Daredevil à Hell's Kitchen, les Defenders font leur entrée sur la plateforme, aujourd'hui, point d'orgue d'une montée en puissance relativement inégale. À l'image de cette ultime super-série. Attention spoilers !


Tout commence en douceur. Dans un premier épisode particulièrement lent et frustrant, le nouveau show prend une heure pour replanter le décor et resituer son monde. Dans la foulée d'Iron Fist, Danny Rand et Colleen Wiig traquent La Main aux quatre coins de la Terre. Sans grand succès. Matt Murdoch, lui, a arrêté de jouer les vengeurs masqués, et se contente de défendre les plus faibles devant les tribunaux. Jessica Jones, encore et toujours déprimée, malgré sa victoire contre Kilgrave, se noie dans le whisky. Quant à Luke Cage, il sort tout juste de prison, pour retrouver sa Claire et son Harlem.

Chacun de leur côté, nos quatre combattants vont mener une enquête, qui va les conduire au même point : le QG de La Main, à New York. Mais avant d'en arriver là, avant de voir enfin Luke rencontrer Danny et Jessica insulter Matt, il faut en passer par une très longue mise en place, inutilement bavarde. Loin d'être la claque excitante qu'on imaginait. D'autant que les dialogues sont toujours aussi poussifs, et se résument, au bout du compte, à un empilage de banalités et de poncifs assommants.

Bref, autant le dire clairement, l'entrée en matière est plutôt ratée. Malgré le plaisir qu'on peut avoir à retrouver ces vieilles connaissances, tout cela est passablement inintéressant. A mille lieues du feu d'artifice escompté. Heureusement, la suite est bien plus séduisante.

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Lorsque les routes des 4 Defenders finissent enfin par se croiser, il y a comme une étincelle. La série s'illumine et semble tout à coup démarrer. Soudain, les répliques se font plus savoureuses (merci Jessica). Les bastons deviennent plus spectaculaires. Et la flamme Marvel qui s'était doucement éteinte chez le spectateur, se rallume avec jubilation.

L'alchimie entre nos quatre héros est évidente et crève l'écran, dès leur première scène commune, au cours de cet exquis dîner dans ce restaurant chinois. Sigourney Weaver fait le reste. A l'image des seconds rôles (Claire, Colleen, Sticks & co) - qui apportent au show une véritable valeur ajoutée - la star d'Alien et SOS Fantômes s'éclate à jouer les méchantes, énigmatique et impénétrable. Son charisme glacial l'impose d'ores et déjà comme l'un des "vilains" les plus cool du Marvel Universe.

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La suite, vous la voyez déjà venir. The Defenders fait le boulot et enchaîne combats millimétrés et séquences dark pour personnages abîmés. Du travail de pro, soigneusement calibré et rythmé par la durée exceptionnellement courte de la saison (seulement 8 épisodes). Mais il manque quand même ce petit supplément d'âme, une certaine dose d'audace ou de style, pour que cette super-série ultime sorte vraiment du lot. 

Si les Avengers avaient réussi à franchir le mur du grand spectacle, pour leur première sortie commune au cinéma (en 2012), leurs homologues du petit écran s'inscrivent définitivement un ton en dessous. Plus intime et minimaliste. Moins enthousiasmant aussi.