Avenue 5
hbo

Une comédie futuriste dans l'espace, un peu lourdingue, mais plutôt amusante.

Tout le monde attendait Armando Giovanni Iannucci au tournant. Le scénariste écossais - comme son nom ne l'indique pas - a cartonné durant les années 2010 avec Veep, la comédie la plus encensée du XXIe siècle et couverte de récompenses. Lui-même a glané deux Emmy Awards grâce à son hilarante satire politique. Alors que Veep a pris fin l'an dernier, Iannucci se lance donc dans un tout nouveau projet, à voir sur OCS en France. Toujours dans la comédie, mais nettement moins terre-à-terre...

Avenue 5, c'est le nom d'un vaisseau de croisière, qui navigue entre les étoiles. Nous sommes dans le futur, et le voyage touristique dans l'espace s'est démocratisé, notamment grâce à un milliardaire très ambitieux nommé Judd. Il organise donc des séjours au fil du Système Solaire, jusqu'aux anneaux de Saturne. Sauf que cette croisière-là va partir en vrille. Un incident technique va dévier l'Avenue 5 de sa trajectoire, bloquant les passagers dans le vide sidéral pour un long, très long moment...



L'incompétence crasse est toujours drôle, même dans l'espace ! C'est la base d'Avenue 5, son attache évidente avec Veep. Armando Giovanni Iannucci reste dans ce qu'il sait faire et a dessiné une galerie de personnages idiots, perdus dans un univers qui les dépassent. Sauf que cette fois, ce n'est pas dans un Bureau Ovale, mais dans un vaisseau spatial. L'allégorie est un peu lourde, mais elle fonctionne. L'humour grotesque du scénariste, incarné avec ferveur par un Josh Gad plus excité que jamais, arrive encore à nous faire marrer. Hugh Laurie revient aux sources - il s'est fait connaître outre-Manche en faisant le pitre - et apporte un flegme appréciable à cette folie douce, dans un registre différent de ce qu'on lui a connu dernièrement.

Mais Avenue 5 peine quand même à dépasser le stade de la simple farce loufoque, qui prend un malin plaisir à semer le malaise partout où elle passe. On aurait aimé que cette fable de science fiction soit un peu plus percutante, un peu plus ambitieuse dans le fond (la forme, elle, est impeccable). Et on se demande après quelques épisodes, comment cette croisière va bien pouvoir nous amuser pendant X saisons. Comme The Orville - autre comédie dans les étoiles signée Seth MacFarlane - Avenue 5 met clairement un peu de temps pour trouver la bonne carburation, mais ne manque pas de bonnes surprises et d'une vibe réjouissante. On a envie d'en voir plus. Faudrait juste que la fusée ne se crashe pas au décollage...

La saison 1 d'Avenue 5 en 8 épisodes est à voir depuis le 20 janvier 2020 sur OCS en France.

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