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L'agent culte revient ce soir en France, dans une toute nouvelle version. Alors ça vaut quoi ?

Vingt-quatre ans après sa dernière aventure, le bricolo au mulet conserve un capital sympathie évident. Et c'est donc en toute logique que le MacGyver nouveau attire les foules, chaque semaine, aux Etats-Unis. Le remake aura-t-il le même succès en France ? En tout cas, Lucas Till fait, ce soir, chez nous, sur M6, ses premiers pas dans la peau de l'agent culte. Alors que vaut cette nouvelle version ? Malheureusement, le MacGyver morderne sent plus le renfermé "old school", que la nostalgie rafraîchissante. Attention spoilers !

L'histoire nous emmène au sein du DEX (pour Department of External Services), une organisation ultra-secrète, qui sauve le monde sans que personne ne connaisse son existence. Au sein de l'équipe dirigée par la rigide Patricia Thornton, on trouve le gros bras Jack Dalton, la belle tech informatique Nikki Carpenter, et surtout le petit génie Angus MacGyver, capable de se feaufiler n'importe où, grâce à son brillant cerveau hyper-scientifique...


C'est donc au sein d'une vaste team que se trouve désomais incorporé notre vieux loup solitaire des 80's. Loin, bien loin du personnage marginal incarné par Richard Dean Anderson pendant 140 épisodes, ce MacGyver en smoking ressemble plus à un Ethan Hunt prépubère. Dans une scène d'ouverture qui rappelle maladroitement celle du Mission : Impossible de Brian de Palma, on peine franchement à reconnaître le héros de la série originale, dans ce pilote, hormis quelques "gimmicks" lourdement insérés ici et là, comme cette voix off, qui se prend pour Jamy Gourmaud, en nous faisant un petit cours de physique, à chaque fois que le jeune agent sort un trombonne de sa poche.

Certes, l'épisode dans son ensemble ne manque pas d'action, mais il semble incroyablement prémâché, avec ses dialogues fumeux et ses twists capilotractés. Tout est tellement prévisible, que la série, censée apportée un souffle de modernité sur la mythologie MacGyver, sonne même parfois un peu datée. Un comble. Et il est bien difficile de voir la patte de James Wan quelque part. Pourtant, l'excellent réalisateur de Saw, Conjuring, Insidious et Fast and Furious 7 a pris du temps dans son agenda chargé (Aquaman l'attend de pied ferme), pour signer lui-même cette première aventure (dont il est aussi producteur exécuif). On se demande encore pourquoi.

Bref, Lucas Till n'est pas prêt de faire oublier Richard Dean Anderson, même s'il faut avouer qu'avec le temps et au fil des épisodes, le jeune garçon (vu dans X-Men Apocalypse) a réussi à évoluer et à installer le héros bricolo comme un Agent "cool", sans grand relief, mais parfais pour occuper la case du vendredi soir.