Guide du 22 mai 2019
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Ce qu’il faut voir cette semaine.

La critique de Sibyl sera mise en ligne vendredi

L’ÉVENEMENT

JOHN WICK PARABELLUM ★★★★☆
De Chad Stahelski

L’essentiel
Keanu Reeves rempile pour un épisode toujours plus jouissif et sanglant.

Dès les premiers plans de John Wick Parabellum, à mesure que Keanu Reeves tabasse un colosse de deux mètres à grands coups de bouquin, il est clair que ce troisième volet ne versera pas dans la littérature. Tant mieux. Le film de Chad Stahelski nous propulse quelques instants après la fin du deuxième volet et l’assassinat de Santino D’Antonio (Ricardo Scarmaccio) dans la backroom du Continental. Keanu n’a pas eu le temps de faire une sieste qu’il se retrouve traqué par la moitié de la Grande Pomme pour un juteux butin de 14 millions de dollars.
Jean-Baptiste Tournié

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PREMIÈRE A ADORÉ

LES PLUS BELLES ANNÉES ★★★★☆
De Claude Lelouch

On en aurait voulu à Claude Lelouch de rater ce rendez-vous, de gâcher son film mythique. On ne lui aurait surtout pas pardonné d’offrir à Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée des rôles médiocres pour ce qui sera sûrement l’une de leurs dernières apparitions au cinéma. Lelouch risquait donc gros en se lançant dans la suite d’Un homme et une femme, cinquante-trois ans après son triomphe cannois et international.
Sophie Benamon

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SIBYL ★★★★☆
De Justine Triet 

Une femme et tout autour, la tourmente. Autour. En dedans aussi. Les héroïnes de Justine Triet sont des phares submergés par des vagues qui inondent sa vigie. Laetitia dans La Bataille de Solferino, Victoria et aujourd’hui Sibyl. La réalisatrice pose tout sur la table : angoisses, passions, désirs, pulsions, doutes... Sans filtre, ou presque. À chaque fois, l’appartement familial de l’héroïne sert de base arrière, avec des bambins qui sautent partout rappelant l’impossible repos. On en sort lessivé comme dans unescrewball comedyaméricaine où chaque situation met à l’épreuve les fondations d’un récit agité ainsi que la stabilité des personnages. Il faut du tempérament pour faire ça. Triet en a à revendre. 
Thomas Baurez

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PREMIÈRE A AIMÉ

LE JEUNE AHMED ★★★☆☆
De Luc et Jean-Pierre Dardenne

L’échec de La Fille inconnue (leur plus mauvais score au box-office) aurait-il incité les frères Dardenne à repenser leur cinéma ? Dans Le Jeune Ahmed, pour la première fois depuis La Promesse, le duo a fait appel à un casting entièrement composé d’acteurs inconnus du grand public, au premier rang desquels l’amateur Idir Ben Addi, 13 ans. Le visage buté, toujours en mouvement (en termes de mise en scène, rien ne change ; la caméra est au plus près de l’action), c’est le héros dardennien par excellence, animé d’intentions plus ou moins louables nourries par une réalité contrariante.
Christophe Narbonne

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STUBBY ★★★☆☆
De Richard Lanni

Inspiré par l’histoire du chien soldat le plus décoré d’Amérique, Stubbs décrit l’amitié indéfectible entre ce toutou errant et un jeune militaire pendant la Première Guerre mondiale, des États-Unis aux tranchées françaises. Cette première production des studios Fun Academy offre un regard à la fois léger et cru sur les faits d’armes des soldats de 14-18. Stubbs ne cache rien des horreurs de la der des der, tout en restant tout public. Une belle manière de parler de la guerre aux enfants, dès 6 ans. L’animation signée des Français et des Québécois de Mikros Image (Le Petit PrinceAstérix : Le Secret de la potion magique...) souligne le réalisme de l’histoire. Stubbs n’a au fond qu’un seul défaut : ne pas être sorti au moment des commémorations de novembre 2018. Mais il n’est jamais trop tard pour s’éduquer et s’étonner.
Sophie Benamon

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

UNE PART D’OMBRE ★★☆☆☆
De Samuel Tilman

C’est l’histoire d’un homme à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, d’autant plus qu’il ne joue pas les « monsieur Parfait ». David est juste un homme heureux. Heureux en famille. Heureux dans son boulot de prof. Heureux en amitié. Et puis, un soir, tout bascule. Alors qu’il fait son jogging, il indique son chemin à une femme qu’on retrouvera morte un peu plus tard. Dès lors, tout s’emballe. De témoin, il devient suspect puis coupable idéal. Car David n’est pas exactement l’homme qu’il a prétendu être. L’enquête passe sa vie au peigne fin et on découvre ses infidélités et ses problèmes d’argent. Bref, une double existence qui pose les questions suivantes : qui a menti, mentira-t-il ? Qui a trompé, trompera-t-il ? Avec un emballement qui fait que, soudain, l’homme adultère est logiquement un meurtrier... La formidable idée du film de Samuel Tilman est de ne quasiment jamais montrer le travail des enquêteurs mais de se concentrer sur David et ses proches, sur le venin du doute qui s’immisce avec violence. Et malgré une réalisation relativement quelconque, cette Part d’ombretient en haleine sans jamais surjouer inutilement ses effets, mais en portant le fer sur cette plaie ouverte de l’instinct grégaire des hommes dans une époque si fascinée par les faits divers que chacun se fait vite juge ou procureur. Mais ce fragile équilibre ne tiendrait pas sans la remarquable interprétation de Fabrizio Rongione dans un naturalisme qui laisse projeter sur lui toutes les interrogations sans jamais donner le moindre indice.
Thierry Chèze

 

Et aussi
Aladdin de Guy Ritchie
Château Pékin de Boris Pétric
La voix du pardon de Jon Erwin

Reprises
Filles et gangsters de Shohei Imamura
Husbands de John Cassavetes
Un homme et une femme de Claude Lelouch