Forte avec Melha Bedia et Valérie Lemercier
UGC Distribution

Mercredi, le festival de l’Alpe d’Huez est entré dans le vif du sujet avec la projection des deux premiers films de la compétition, Forte et Chacun chez soi. A l’applaudimètre, le premier semble bien se placer dans la course…

Le premier film de la compétition projeté hier après-midi, Forte, est un long-métrage qu’on n’avait pas vraiment vu venir. Troisième réalisation de Katia Lewkowicz, il est construit autour de Melha Bedia (également à l’origine du scénario, sans doute assez autobiographique), une comédienne connue pour sa tchatche légendaire et son physique décalé. Une personnalité, comme on dit poliment… La force du film est justement d’avoir joué sur ce personnage hors norme, presque soulant à force d’être dans la vanne permanente et qui en devient touchant quand la carapace se fend (et elle se fendra beaucoup durant le film).

Face à l’injonction de la féminité propre à notre société, Nour (Melha Bedia), 20 kilos en trop et un bonnet en guise de coupe de cheveux, décide de se prendre en main pour enfin séduire et se lance dans la Pole Dance avec l’aide d’une prof assez particulière.  

Si une bonne comédie se reconnait à la qualité de ses seconds rôles, Forte en est assurément une. Que ce soit Valérie Lemercier, extra en prof de Pole dance au passé obscur, ou Alison Wheeler qui joue la meilleure copine qui n’assume pas d’être à la fois mère et célibataire séductrice, les actrices du film ont assurément le timing comique. Sans oublier Jonathan Cohen, la Rolls des seconds rôles de comédies. 

Alpe d'Huez 2020 : bande-annonce de Forte avec Melha Bedia et Valérie Lemercier

Le second film en compétition hier était Chacun chez soi, la nouvelle comédie réalisée par Michelle Laroque, passée derrière la caméra en 2017 avec un succès public indéniable (Brillantissime). 

Egalement devant la caméra, l’actrice incarne donc Catherine, une quinqua dynamique mariée avec Yann (Stéphane De Groodt), quinqua aussi mais moins dynamique car en proie à une légère déprime s’exprimant à travers une passion folle pour les bonzaïs. Alors que leur couple se fracture peu à peu, ils se voient confrontés au retour au bercail de leur fille Anna (Alice de Lencquesaing), acoquinée de son copain Thomas (Olivier Rosemberg, révélation comique du film). Si cette nouvelle variation, sans doute un peu trop sage, autour du thème du Tanguy a certes du mal à rivaliser avec le film de Chatiliez, elle démontre néanmoins que Brillantissime n’était pas un coup de chance et que Michelle Laroque a décidément la veine comique. 

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