Sleeping Beauty, de Julia Leigh : un premier film intriguant, mais un peu décevantPremier film d’une réalisatrice néo-zélandaise, Sleeping beauty est un très bon choix pour commencer la compétition. C’est un film léger, qui met en appétit, et appelle l’indulgence. Il cède presque à la facilité avec son pitch accrocheur : une très belle citadine qui a du mal à joindre les deux bouts trouve un ballon d’oxygène financier lorsqu’on lui propose de louer son corps à un bordel de luxe fréquenté par des vieillards fortunés. Le contrat, c’est que les clients font ce qu’ils veulent pendant qu’elle dort, à une seule exception : pas de pénétration. Elle en tire des revenus qui lui permettent bientôt de louer un appartement cossu et de quitter son boulot minable. C’est tout ? A peu près. Passé le début, assez intrigant, on se rend vite compte que le film ne va pas très loin. Il est bourré de références (Bunuel, Pasolini, Lynch,…), mais elles sont dépourvues de sens. Et la présence d’une très belle actrice qui se déshabille régulièrement réussit à peine à tenir le film sur la longueur (d’ailleurs on peut parier qu’il se serait fait décalaminer s’il avait été réalisé par un homme). Le seul intérêt, c’est de montrer des scènes qui devraient être sensuelles mais qui ne le sont pas parce que les vieillards sont quasiment morts, tout comme la fille. La chute, rudimentaire, donne l’impression d’un court-métrage artificiellement rallongé.Par Gérard Delorme