Choix n°1 : Coldwater Enfer pour mineurs, de Vincent Grashaw, avec P. J. Boudousqué, James C. Burns...Synopsis : Brad est un adolescent impliqué dans plusieurs petits délits. Ses parents décident de le faire emmener de force dans le camp de redressement pour mineurs très isolé de Coldwater. Les jeunes détenus sont coupés du monde extérieur, subissent des violences tant physiques que psychologiques et n’ont d’autre choix que de survivre ou de s’échapper.L'avis de Première : D’Alan Clarke (Scum) à Kim Chapiron (Dog Pound), on ne compte plus les voyages au bout de l’enfer pour jeunes délinquants vénères, démontrant par a + b que l’environnement détermine les comportements. Vincent Grashaw a-il quelque chose de plus à nous dire sur le mal-être ado, la violence d’une société méprisant sa jeunesse, la démission des adultes ? Pas vraiment. On connaît hélas un peu trop à l’avance les facilités d’écriture et les clichés inhérents à ce genre de trajectoires (matons sadiques, humiliations, etc.). Cela dit, bien que handicapé par ses flash-back maladroits et sa mise en scène poseuse, Coldwater ne triche pas lorsqu’il se rebelle contre la dégueulasserie du monde. Son énergie, sa naïveté, sa foi que rien ne peut ébranler compensent ses scories. Et puis il y a cet incroyable sosie de Ryan Gosling (P.J. Boudousqué) qui électrise l’écran chaque fois qu’il apparaît. En continuant à filmer aussi amoureusement son acteur, Grashaw pourrait bien un jour réaliser son Drive.Bande-annonce : Choix n°2 : Les Vacances du Petit Nicolas, de Laurent Tirard, avec Valérie Lemercier, Kad Merad...Synopsis : C’est la fin de l’année scolaire. Le moment tant attendu des vacances est arrivé.Le petit Nicolas, ses parents et Mémé prennent la route en direction de la mer, et s’installent pour quelques temps à l’Hôtel Beau-Rivage. Sur la plage, Nicolas se fait vite de nouveaux copains : il y a Blaise, qui n’est pas en vacances parce qu’il vit ici, Fructueux, qui aime tout, même le poisson, Djodjo, qui ne parle pas comme eux parce qu'il est anglais, Crépin, qui pleure tout le temps, et Côme, qui veut toujours avoir raison et c’est très énervant. Mais Nicolas fait aussi la connaissance d’Isabelle, une petite fille qui le regarde tout le temps avec de grands yeux ronds et inquiétants, et à laquelle il croit que ses parents veulent le marier de force. Les quiproquos s'accumulent, et les bêtises commencent. Une chose est sûre : ce sera, pour tout le monde, des vacances inoubliables…La suite des aventures du Petit NicolasD'après l'oeuvre de Goscinny et Sempé.L'avis de Première : Le premier volet, avec sa direction artistique irréprochable et son humour tantôt potache, tantôt absurde, retranscrivait plutôt bien l’humeur des bouquins de Sempé et Goscinny en y ajoutant un rythme endiablé. On retrouve à peu près les mêmes ingrédients dans cette suite, bien que la mayonnaise prenne moins bien, comme si l’indolence des jours de chaleur avait contaminé le tournage estival. La faute incombe surtout au scénario, plus poussif d’un point de vue burlesque et qui fait davantage la part belle aux adultes, les hommes en particulier. Serait-ce pour cette raison que l’on sent Valérie Lemercier moins concernée et que les autres personnages féminins sont si peu attrayants (Dominique Lavanant verse dans la caricature ; Judith Henry n’a rien à faire) ? S’il ne démérite pas, le duo Merad-Lanners, moyennement complémentaire, ne déclenche quant à lui pas des barres de rire. Les points positifs sont à chercher du côté de l’hommage, un peu appuyé, à Jacques Tati, dont les auteurs retrouvent par instants la patte poétique délicieusement rétro au travers de silhouettes d’estivants bien croquées, de détails visuels amusants ou d’une bande-son qui fait revivre les années 50. C’est peu mais sans doute assez pour rééditer le carton du premier épisode (5,6 millions d’entrées) d’autant que personne n’a osé placer de grosses machines face à ce succès annoncé.Bande-annonce : Choix n°3 : A toute épreuve, d'Antoine Blossier, avec La Fouine, Thomas Soliveres, Marc Lavoine...Synopsis : Lycée Le Corbusier, un lycée quelconque ou presque... Greg passe son bac cette année et c’est loin d’être gagné. Pour continuer à vivre son grand amour avec Maeva, il envisage un casse improbable, un casse qui doit être invisible et pour cela il monte une équipe, leur mission :voler les sujets du bac.L'avis de Première : L’intrigue convoque Les Profs ou Les Sous-Doués, mais l’ambition d’Antoine Blossier rappelle davantage Hellphone. Cette histoire d’ados lui permet de retrouver sa propre jeunesse et ses premiers émois cinéphiles, qu’il retranscrit toutefois avec moins de passion et d’inventivité que James Huth. Croiser une certaine Hélène Riplet ou le sosie de Choco des Goonies fait quand même sourire. Mais les scènes d’infiltration type Piège de cristal prouvent que le réalisateur de La Traque est plus à l’aise dans le suspense que dans la comédie. Blossier se sert d’ailleurs de la vulgarité comme cache-misère – les seules filles à ne pas se faire traiter de « salopes » étant celles qui sont trop grosses pour le « mériter » – et semble se moquer éperdument de la direction d’acteurs. C’est simple : qu’un comédien joue faux, mâche ses mots ou rie sans raison, il ne coupe rien. À ce petit jeu, Laouni Mouhid, alias La Fouine, surclasse aisément ses camarades. Drôle et physique, serein et imposant, il fait de cette cour de récré sa nouvelle scène.Bande-annonce : Voir les autres sorties ciné de la semaine ici