Parce qu’il n’a pas fait autant d’entrées que La Môme, Cloclo (sorti le 5 septembre en DVD et Blu-ray) a été perçu comme une déception commerciale. Peu importe : le film reste un modèle de biopic critique, « ni hagiographie ni portrait à charge », comme l’explique ici Florent-Emilio Siri, son réalisateur.Interview Frédéric FoubertPremière : Cloclo a fini sa carrière en salles aux alentours de 1,8 million d’entrées. C’est un joli score, mais loin du raz-de-marée façon La Môme pronostiqué par certains. Alors, demi-succès ou demi-échec ?Florent-Emilio Siri : Ce n’est pas du tout un échec ! Ni à mes yeux ni à ceux des financiers. Beaucoup de réalisateurs, moi le premier, s’estiment très heureux lorsqu’ils attirent autant de gens dans les salles. C’est juste que La Môme, avec ses 5 millions d’entrées, a imposé un standard pour le biopic français. Un standard difficile à atteindre...Les spectateurs sont venus en nombre la première semaine, puis il y a eu une chute spectaculaire de la fréquentation dès la suivante...Outre le fait que la météo, très douce pour la saison, ne nous a pas aidés, la promo du film nous a peut-être en partie échappé. Il y a eu tout un tas d’émissions télé sur Claude François, de nombreux médias ont récupéré le phénomène, au risque d’une overdose. On a fini par moins parler de cinéma que de Cloclo lui-même.Ne pensez-vous pas qu’une partie des fans a pu être déçue par le regard un peu sarcastique que vous portez sur leur idole ? Les fans n’ont pas été déçus. Au contraire, ils étaient très contents de voir Claude François dans son intimité. Je pense d’ailleurs que la sortie du DVD va intéresser une frange de fans plus âgés, des gens qui se déplacent moins facilement au cinéma et qui attendaient de découvrir Cloclo à la maison. Après, c’est vrai que je ne suis pas particulièrement tendre avec Claude François. Mais je n’ai pas fait un film pour les fans, j’ai fait un film pour le public.Retrouvez la suite de l’interview de Florent-Emilio Siri dans le Première numéro 427 de septembre, actuellement en kiosques.